Par Marie-Paule Sanfaçon, m.i.c.
Dès que j’ai vu la toile de M. Martin Beaupré, intitulée Il n’y a pas de sépara- tion entre nous et l’univers, j’ai été conquise par sa beauté et sa profondeur. Elle nous transporte au cœur de l’infini où l’on découvre une Présence.
En effet, perdue dans l’espace, je Te contemple, Dieu créateur, Toi qui es au cœur de la beauté qui m’entoure. Devant cette immensité, mon cœur s’enflamme, et dans un élan de reconnaissance je m’écrie : Mon Dieu, Tu es grand, Tu es beau ! Au moment de la création, Dieu vit tout ce qu’il avait fait : cela était très bon. (Gn 1, 31)
Ce numéro printanier du Précurseur nous emmène sur plusieurs chemins qui convergent au cœur de la magnificence divine. Après des escales au Japon et en Amérique du Sud, nous reviendrons chez nous où la nature, la joie et le silence nous parlent de la beauté. Chaque personne peut la voir différemment, et c’est ce phénomène qui est une merveille. En fait, la beauté est tributaire de ce qui se passe dans le cœur de chacun et de chacune ; elle est affaire de perception.
Dans notre monde en mouvement, il est difficile de s’arrêter pour accéder au silence et à l’intériorité pourtant si bénéfiques. Notre sœur Kyoko Takahashi, originaire du Japon, a grandi dans la culture bouddhiste. À la suite d’un entretien que j’ai eu avec elle, j’ai pu retracer l’origine de sa vocation missionnaire. Chères lectrices, chers lecteurs, prenez le temps de savourer ces articles qui abordent la beauté sous divers aspects. Arrêtez-vous quelques instants pour intérioriser le présent au cœur de notre monde et pour découvrir la face cachée de ses splendeurs…
Bonne lecture!
Par Emmanuel Bélanger
Dans cette petite méditation sur le thème de la beauté, je me mettrai à l’école des écrivains, penseurs et papes qui ont tenté l’impossible : dire quelque chose qui lui rende véritablement justice.
Les Grecs et les Romains de l’Antiquité avaient déjà compris que l’idée d’univers ou de monde—respectivement le cosmos grec et le mundus romain—renvoyait à un ensemble harmonieux, à la beauté céleste et à la pureté. Le monde était tel lorsque la civilisation, dans ce qu’elle avait de meilleur, permettait à tous de vivre en commun la vie bonne et belle. Cela se traduisait par la concorde dans la vie civique, mais aussi par la gloire et la beauté des neuf arts ou, devrais-je plutôt dire, des neuf Muses.
Devant la beauté, l’homme reconnait, souvent de façon inconsciente, quelque chose qui le dépasse et qu’il ne peut pas s’approprier. Nous avons tous déjà éprouvé ce sentiment de dépassement, d’extase et d’émerveillement. Ce phénomène est si intense qu’on le nomme en psychologie « syndrome de Stendhal ».
Il s’agit d’une telle admiration à l’égard de la beauté, d’une expérience si forte que la personne se sent émotionnellement submergée par le sublime. L’écrivain français Stendhal relate cette expérience dans son récit d’un voyage en Italie, lors d’une halte à la basilique Santa Croce de Florence : « J’étais arrivé à ce point d’émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les Beaux-Arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j’avais un battement de cœur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber ».
Je vous invite donc à vivre ce printemps et le temps pascal comme un appel à être attentif à la beauté de la Création qui nous entoure, que ce soit en contemplant les arbres et les plantes, en vous déconnectant du monde virtuel pour vous enraciner dans le réel, ou simplement en laissant émerger du tréfonds de votre cœur un beau geste qui permettra à votre prochain de s’élancer, joyeux et confiant, sur le chemin de la beauté...
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