Éditorial
Un grain en terre
Par Marie-Paule Sanfaçon, m.i.c.
Si petit soit-il, tout grain jeté en terre produit une récolte. Multiplié, il devient de la nourriture, apporte du réconfort, sauve des vies. Cependant, il y a une exigence à cette production : en terre, ce grain doit mourir… (cf. Jn 12, 24)
En effet, parler de solidarité, c’est parler du don de soi, d’ouverture, d’attention à l’autre et à ce qui se passe dans notre monde. En fait, c’est un appel à procéder à une répartition plus équitable des ressources naturelles envers tous les peuples de la terre.
Ce numéro de la saison estivale explore la solidarité, une incitation à la générosité. C’est vrai, nous nous sentons sollicités de toutes parts à partager nos petites richesses. Il y a tant de pays où des populations entières souffrent du manque de nourriture, de soins, d’habitations décentes à cause des guerres ou des catastrophes naturelles. Ces situations nous interpellent, nous dérangent dans notre quotidien et nous poussent à être généreux, à secourir les victimes innocentes et à soutenir tous ces réfugiés ou migrants déplacés par ces drames. Le pape François n’a-t-il pas raison de prôner une mondialisation de la solidarité ?
Tous les textes de ce numéro appellent à l’ouverture, gage d’épanouissement après une mort à soi-même. N’est-ce pas un des leitmotivs de notre chère fondatrice, Délia Tétreault, qui disait : Semez le bonheur à pleines mains, c’est encore le pain qui manque le plus sur notre pauvre terre.
Profitez de cette belle saison pour ensemencer votre terre afin de porter du fruit en abondance pour votre entourage ! Bonne lecture!
Au coeur de la Solidarité
Par Maricris B. Diuyan, m.i.c.
Les moments de crise sont des périodes charnières dans la vie des gens, tant sur le plan personnel que sur le plan social. Il est possible qu’une personne trouve là l’occasion de grandir et de réussir, mais l’inverse est aussi vrai : la situation peut entrainer régression et frustration. Quoi qu’il en soit, une crise est une expérience traumatisante et stressante, et il faut un coup de main pour y faire face et survivre. Les perturbations, telles que les pandémies ou les calamités naturelles, sont désastreuses pour la plupart d’entre nous, mais la vie doit continuer et il faut apprendre à être inébranlables et résilients.
L’esprit bayanihan
Ce type de bouleversement n’est pas nouveau pour les Philippins, car l’archi- pel est situé à cheval sur une ceinture de typhons qui provoque chaque année un certain nombre de tempêtes cycloniques. En ces temps de catastrophe, l’esprit bayanihan est profondément ressenti par les individus ou les groupes qui se rassemblent pour tendre une main secourable. Le terme bayanihan vient de bayan qui signifie ville ou communauté. Il est étroitement lié à un autre mot, damayan, qui désigne l’acte de compassion envers les autres. Ainsi, le bayanihan peut être décrit comme une solidarité compatissante typi- quement philippine.
Cette solidarité s’exprime de plusieurs manières : il peut s’agir d’organiser des collectes de dons, de remballer des produits de première nécessité ou de la nourriture, voire de risquer sa vie pour sauver celle d’autrui. Apporter de l’aide ou assister quelqu’un sans rien attendre en retour, même si l’autre est un étranger, est un trait distinctif de la culture philippine [ … ]
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