Par Rosario Zari, m.i.c.
Nous sommes présentes en Bolivie, au Pérou et, grâce à deux groupes d’AsMIC (associés(es)), nous travaillons aussi au Chili. Depuis plusieurs années, ces trois pays ont un système démocratique. Cela signifie que les coups d’État et les dictatures militaires sont derrière nous. Cependant, il existe de sérieux problèmes à la fois politiques, sociaux et économiques. La Bolivie, avec son président Evo Morales, vit un processus de changements soutenus par l’histoire des cultures autochtones qui désirent un «mieux vivre». Depuis quelques années les indigènes et les gens de la campagne sentent qu’ils font partie des politiques du gouvernement. Mais il y a aussi de grandes déceptions. En cette même période, au Pérou, nous sommes tributaires du système politique néo-libéral.
Les gens tolèrent moins l’injustice et s’expriment relativement à la manière insatisfaisante dont se distribuent les fruits de la croissance économique qui engendrent plus de riches et plus de pauvres. De là viennent les conflits, grèves et réclamations de toutes sortes. En Bolivie, il semble y avoir une meilleure répartition de la richesse. Les multiples programmes sociaux atténuent, pour le moment, les conflits.
Il y a toujours des conflits entre l’État et les peuples indigènes. Les populations autochtones rejettent totalement la présence et la croissance des industries extractives (mines, forêts, hydrocarbures, etc.) dans les territoires andins et amazoniens, car les gouvernements ne considèrent pas leurs opinions, leurs droits et l’environnement. Les travailleurs miniers sont de plus en plus conscients de leurs droits et réclament davantage.
Par exemple, à Espinar où les MIC ont travaillé pendant 20 ans, les mineurs ont mené à bien leurs luttes et ils ont obtenu de grands avantages pour les régions d’Espinar et de Cusco. Plus récemment, les indigènes de Pichanaki ont fait reculer une grande pétrolière argentine. Heureusement, le gouvernement a su maintenir l’harmonie sociale. En Bolivie, le président Morales, à cause de ses racines andines et l’option politique de son gouvernement, semble être plus attentif et respectueux de la population autochtone et contrôle davantage les industries extractives.
Malgré la crise économique mondiale, l’économie de la Bolivie et du Pérou n’a pas été secouée. On considère ces pays comme un succès de croissance économique et de stabilité macro-économique (basse inflation, grandes réserves, dette publique peu élevée).
Au niveau ecclésial
Pour l’Église latino-américaine, les deux rencontres du pape François avec le théologien péruvien, Gustavo Gutierrez, auteur de la Théologie de la Libération, ont permis d’effacer tout doute et toute censure envers cette théologie qui a marqué la vie de l’Église latino-américaine.
Au cours de l’année 2014, le gouvernement péruvien a promulgué deux lois : l’avortement thérapeutique et l’union civile entre les gens de même sexe. Elles ont été rejetées par le peuple croyant et pratiquant. Ces lois ont provoqué des discussions et des manifestations dans le but de sauvegarder les valeurs traditionnelles. Finalement, le gouvernement a dérogé à ces deux lois.
Comme MIC, nous vivons les angoisses et les espérances de l’Amérique latine surtout avec les peuples chez qui nous sommes présentes : Bolivie, Pérou et Chili.
Notre province compte 21 sœurs, dont 4 scolastiques et 3 novices réparties en 6 fraternités. L’âge moyen des sœurs de notre province est de 60 ans. Les ministères en marche sont: la pastorale avec les jeunes aux plans vocationnel et paroissial, la pastorale auprès des communautés paysannes et des malades, la formation de catéchètes ruraux et agents de pastorale, le bon fonctionnement du Centre d’éducation alternative (CEA) Délia Tétreault et de l’Internat pour les jeunes filles des zones rurales, l’animation des AsMIC.
Une grande majorité de sœurs com-prennent ces engagements, essaient sin-cè-rement de refléter le charisme MIC et de donner un témoignage prophétique de l’Amour gratuit de Dieu aux personnes rencontrées. Elles sont fidèles à elles-mêmes, à la mission et à l’identité MIC. La formation intégrale des jeunes filles qui fréquentent nos institutions nous tient à cœur, car nous visons à les responsabiliser par rapport à leur avenir.
Actuellement, nous sommes à un moment-clef comme Province MIC. Nous voulons vivre l’interculturalité comme signe du Royaume de Dieu dans un monde qui cherche l’unité dans la diversité. Cela signifie essayer de créer une vie commune qui va plus loin que la simple tolérance des différences culturelles entre nous, une vie commune qui nous motive à entrer dans un processus de transformation personnelle et communautaire.
En 2013, notre Province s’est enrichie de deux nouvelles sœurs venant d’Haïti et de Madagascar et qui font maintenant partie de l’équipe du noviciat interprovincial. L’accueil de laïques à court et à long terme a été aussi une source de dynamisme missionnaire. Nous sommes conscientes que le don MIC ne nous appartient pas. Il appartient à l’Église, au monde et il faut le partager. En ce sens, nous pensons que pour conserver l’esprit missionnaire vivant, les jeunes sœurs devraient faire une expérience de mission en dehors de notre Province.
Ce bref regard sur le chemin parcouru ensemble nous aide à comprendre la réalité actuelle de notre Province, la présence et la fidélité de Dieu envers nous et les peuples que nous côtoyons.
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